Source et titre original du message :
UN NOUVEL AN AU SEPTIEME MOIS
Ce que dit la Bible de ce PARADOXE :
Juste avant sa libération de
l'esclavage d'Egypte, au PRINTEMPS, IsraEL reçoit comme premier
commandement (Ex 12 : 2) : "Que ce renouveau de lune soit pour vous le
commencement des renouveaux ; qu'il soit pour vous le premier des mois de
l'année."
Le mot חֹדֶשׁ ('hodèch) traduit généralement par
"mois" a pour sens premier "renouveau de lune"
("néoménie"). Il vient de חָדָשׁ ('hadach) "nouveau".
Chaque renouveau de lune, et pas seulement le premier au printemps, est une
fête de la Tora
(Nombres 10 : 1) avec offrandes au Temple et sonneries de trompettes.
Aujourd'hui peu connue, cette fête reprendra lorsque le Temple sera rebâti : "De חֹדֶשׁ ('hodèch) en חֹדֶשׁ (de renouveau de lune en renouveau de
lune) et de Chabbath en Chabbath, toute chair viendra se prosterner devant Moi,
YHVH." (Es 66 : 23)
Le temps de notre libération est
marqué comme le commencement de tous les recommencements. Ce renouvellement de lune lors de notre libération nous rappelle
au renouvellement total de nous-mêmes et de notre façon de tout évaluer.
"Ils
firent des gâteaux cuits sans levain avec la pâte qu’ils avaient emportée
d’Egypte et qui n’était pas levée ; car ils avaient été chassés d’Egypte
sans pouvoir s’attarder à faire des provisions." (Ex
12 : 39)
Renouveau mensuel de la lune, pain sans levain, c'est le même symbole. Partir précipitamment, sans laisser à la pâte le temps de lever, ce n'est pas anecdotique, c'est SYMBOLIQUEMENT se couper de l'Egypte et éviter d'en emporter les habitudes de vie, les contraintes, l'esprit et la mentalité. C'est se rendre disponible, totalement, à la vie nouvelle offerte par le Libérateur. C'est pourquoi la Tora fixe le premier mois d'IsraEL au PRINTEMPS.
Or, un peu plus loin, la Tora indique que L'ANNEE COMMENCE A L'AUTOMNE, précisant "au 7ème mois" :
- Souccoth, la fête des cabanes et de la récolte est בְּצֵאת הַשָּׁנָה A LA SORTIE DE L’ANNEE." (Exode 23 :16)
- Pour Exode 34 :22, Souccoth est תְּקוּפַת הַשָּׁנָה AU RENOUVELLEMENT DE L’ANNEE.
- Selon Deutéronome 31 : 10, מִקֵּץ שֶׁבַע שָׁנִים A LA FIN DE SEPT ANNEES… à la fête de Souccoth… tu liras cette Tora devant tout IsraEL.
- Dans Lévitique 25 : 8-13, c'est au soir de Kippour, le 10 du SEPTIEME MOIS, qu'est proclamé le début de l'année de Yovel (jubilé) chaque 50ème année.
Dès ses premiers versets, la Tora suggère en quelle saison
se situent les jours de la création :
- Les plantes portent fruits et semences,
- Les animaux sont prêts à se reproduire,
- "Croissez et multipliez" dit le Créateur au premier couple qui n'est pas né, mais qui a été créé adulte.
Ces jours ne débutent pas au
matin, mais au soir[2],
on n'est pas au printemps, mais en un temps de maturité. Tout a une apparence
d’âge, l’automne est flamboyant, rempli de fruits, de graines et de
bénédictions.
Le Créateur confie à l'être humain le "jardin" - partie habitable de l’univers - pour qu'il en devienne le gardien. Dans Exode 31 : 17, le 7ème jour, Il ne s'est pas "reposé" (Il n'était pas fatigué). La bonne traduction est : "Il cessa d'œuvrer, וַיִּנָּפַשׁ (vayiNnaFaCH) et se retira en Lui-Même".
Il se
retire en Lui-Même pour permettre à l'être humain de poursuivre
l'œuvre de la création. Ainsi l'homme devient le gérant et le Créateur
porte l'existence de l'univers, tout en inspirant à l'homme de prendre le
relais. Il a donné un élan à Sa création, elle est magnifique. A nous de
continuer dans le même sens. "Elohim bénit le septième jour et le mit à part / sanctifia,
parce qu'en ce jour il cessa toute son œuvre אֲשֶׁר בָּרָא אֱלֹהִים לַעֲשׂוֹת
qu'Elohim créa pour faire." (Genèse 2 : 3) "Il
créa POUR FAIRE" parlant d'une œuvre A PARACHEVER PAR L'HOMME
du point de vue moral et social.
Mais nous butons sur le contraste
entre cette nature merveilleuse, et une jungle où l'homme est un loup pour
l'homme et où règnent le vol, le viol, la violence, l'esclavage, la faim, le
malheur, la mort. L'être humain n'a plus voulu être le gardien de la création,
mais son maître, son prédateur.
"YHVH changea sa
résolution d'avoir créé l'être humain sur terre... Noé trouva cependant grâce
aux yeux de YHVH." (Gen 6 : 6 et 8). Unique dans sa
génération, Noé marchait avec Celui qui le sauvera du déluge, lui et sa
famille.
En tant que descendant de Noé,
toute l'humanité est partenaire de l'alliance divine symbolisée par
l'arc en ciel, avec ordre de respecter la vie, et comme signe de
rappel, de s'abstenir de consommer du sang.
Mais cette alliance ancienne et
universelle ne rencontre pas un
grand succès. Au lieu de la relancer, des hommes et des femmes
idéalistes et religieux croient trouver LA solution : ils se
retirent du monde, partent vivre dans le désert, comme à Qumram ou dans un
couvent. Mais se mettre individuellement à l'abri du mal et se mortifier
ne guérit pas l'humanité. La Tora
prévoit sans le recommander le cas de celui qui fait vœu d'abstinence[3].
A son terme, il doit demander pardon.
Ce que le Créateur attend des
hommes, ce n'est pas d'abord une perfection individuelle, mais avant tout un
comportement social fraternel. C'est à cela que la Tora nous sensibilise avec
les histoires tragiques des fratries d'Abel et Caïn, d'Ismaël et Isaac, de
Jacob et Esaü, de Joseph et ses frères.
YHVH appelle donc Abram devenu
Abraham pour fonder une nation qui sera son instrument et portera son message à
toutes les autres nations. "En toi toutes les familles de la terre
seront bénies" (Genèse 12 : 3). Le Tout-Puissant poursuit son appel
parmi la lignée d'Abraham, avec Isaac et non avec son demi-frère aîné Ismaël,
puis avec Jacob et non avec son jumeau Esaü, et ceci excite des jalousies.
Découvrons un aspect ignoré de
son amour pour nous : UN DON PRECIEUX, INATTENDU… ET INCONNU.
Le prophète Malakhi (= "Mon
messager", 1 : 2) rapporte qu'un jour, des Juifs
interpellent YHVH. "Vous dites : en quoi nous as-tu témoigné
ton amour ?"
Il leur répond : "Esaü
n’était-il pas le frère de Jacob ? Or c’est Jacob que j’ai choisi. Mais
Esaü je l’ai haï."
Comment s’est manifestée cette
préférence pour Jacob ? "Je donnais à Esaü la montagne de Séhir
comme possession, et Jacob et ses enfants descendirent en Egypte…" (Josué
24 : 4)
Avons-nous bien lu ? YHVH
"haïssait" Esaü, donc il lui offre un royaume.
Il aimait Jacob, donc Il l’envoie
en Egypte et précise : "Moi-même,
Je descendrai avec toi en Égypte. Et Moi-même aussi Je t'en ferai remonter…
" (Gen 46 : 4)
IL AIME JACOB, et Il le mène
là où sa descendance sera ESCLAVE !
Non, nous ne
rêvons pas, c'est TROUBLANT, mais c'est écrit.
Nous proposons d'ailleurs à ceux qui disent
être à notre place "le nouveau Peuple de Dieu" de méditer là-dessus.
Pourquoi nous
fait-Il ça ? Il veut que la haine de la servitude soit au cœur
de l’identité du peuple qu'il a, non pas élu, mais façonné pour son
projet, afin que nous nous consacrions à son combat pour l'humanité telle
qu'Il la veut.
Nous étions esclaves en Egypte,
et en ce premier mois de printemps, le Tout-Puissant nous a libérés. Il crée en
ce jour IsraEL en tant que nation, sa nation-instrument. C'est dans le cadre de
cet événement, qu'Il révèle expressément son Nom Propre à Moïse.
"Je suis YHVH. Je
suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob, comme El Chadaï[4],
le Tout-Puissant, mais sous mon Nom YHVH, (le "Tétragramme"
divin), Je n'ai pas été connu d'eux." (Ex 6 : 2 et
3). Rachi fait justement remarquer que le texte ne porte
pas : "Je n'ai pas fait connaître", mais "Je
n'ai pas été connu."
Ce Nom propre divin avait
bien été révélé auparavant (voir ci-dessus dans les débuts du livre de la Genèse), mais sans
insister comme ici au buisson ardent. Car אֶלֹהִים "élohim"
(il n'existe pas de majuscules en hébreu) est un nom commun. Il
n’est ni personnel ni distinctif. On peut faire un dieu de son ventre. Même
dans la Bible
hébraïque, le nom "élohim" est appliqué aussi à des
faux dieux.
Il n’est
nullement question ici de vocabulaire ou de la simple connaissance d’un nom.
Quand un individu place son "nom" sur quelque chose ou quelqu’un,
cela veut dire qu’il prend cet objet ou cette personne sous son influence ou
sous sa protection. A plus forte raison pour ce Nom très particulier.
S'émerveiller sur les forces
de la nature, c'est ressentir, en hébreu, la présence de EL ou ELOHIM,
noms qui en hébreu viennent d'une racine qui évoque les forces qui mènent
l'univers, Il est le Tout-Puissant dans LA
NATURE. Ceci se retrouve dans la valeur
numérique des lettres des deux mots :
·
אֶלֹהִים "élohim" le
Tout-Puissant :
א Aléph 1+ ל Laméd 30+ ה Hé
5+ י Yod 10+ ם Mém’ 40= 86
·
הַטֶבַע (ha tév’â)
"la nature" :
ה Hé 5 + ט Téth 9 + ב Béth 2 + ע ‘Ayin’
70 = 86.
"Les cieux racontent la
gloire de EL, et le firmament proclame l’œuvre de ses mains. Le jour en fait le
récit au jour, la nuit en donne connaissance à la nuit. Mais pas de
discours, pas de paroles, leur voix ne se fait pas entendre."
(Psaume 19 : 2-4).
Le Créateur a investi toute sa
pensée dans l'univers, mais Il reste caché derrière sa création. Le mot
"monde", en hébreu עֹלָם ('ôlam) a la même racine עלם Ayin-Lamed-Mem que נֶעְלַם (né'élam) = "caché".
Pour la plupart des gens qui
croient qu'il y a un Dieu, celui-ci ne passe que pour la cause première de l'existence de l'univers. Comprise ainsi, son
activité appartient essentiellement au passé. Le Créateur n'aurait été
vraiment en relation avec l'univers que pendant un court instant, sa création
étant considérée comme achevée.
Mais c'est faux, et c'est la
faute des traducteurs qui ignorent le sens du verset vu ci-dessus "… en ce jour il cessa
toute son œuvre אֲשֶׁר
בָּרָא אֱלֹהִים לַעֲשׂוֹת qu'Elohim créa
POUR FAIRE." (Gen 2 : 3).
Et soudain, au buisson ardent,
YHVH vient corriger toutes ces pensées. Lorsqu'Il donne à Moïse la
mission de libérer les Hébreux de l’esclavage d’Egypte, Il ne se présente pas en
disant "Je suis celui qui suis" (encore une erreur de
traduction d'Exode 3 : 14). Mais Il dit "אֶהְיֶה אֲשֶׁר אֶהְיֶה (éyé achèr éyé) Je serai qui je serai. Tu diras ainsi
aux enfants d’IsraELאֶהְיֶה
(éyé) "JE
SERAI" m'a envoyé vers vous."
אֶהְיֶה (éyé) est le verbe
"être" conjugué à la 1ère personne du singulier, à l'aspect
inaccompli.
En hébreu biblique, la succession passé-présent-futur
n'existe pas. La distinction est sur un autre plan entre l'accompli et ici
l'inaccompli. Il faut comprendre ce petit verbe אֶהְיֶה (éyé) par
"Je n’ai
jamais cessé et ne cesserai jamais d’être LIBREMENT CELUI QUE JE VEUX
ÊTRE." (Donc, comptez sur Moi : Je réalise Mon projet.)
Au verset suivant אֶהְיֶה (éyé) se présente sous le Nom יהוה (Yod-Hé-Vav-Hé)
le "Tétragramme" qui utilise, non la racine היה (Hé-Yod-Hé) du verbe "être" mais la racine
proche הוה
(Hé-Vav-Hé) = "ETRE PRESENT".
Par respect nous ne
prononçons pas ce Nom au-dessus de tout nom. Nous
disons "Adonaï" (= "Mes Souverains) ou "HaChem" (=
"Le Nom"). Ya, les deux premières
lettres Yod-Hé du Tétragramme, est son Nom propre abrégé, comme dans הַלְלוּיָהּ HallélouYa.
Mais nous pouvons et même devons tenter de comprendre et
traduire ce que le Tétragramme veut dire.
Nous
rejetons la traduction ambigüe "Seigneur" qui peut se rapporter à un
homme et n'évoque que la féodalité, ainsi que celle "Eternel",
froidement philosophique.
Le temps présent en
conjugaison se dit הוֶֹה (HoVéH) ; et le י (Yod) initial est le préfixe du verbe à l'aspect
inaccompli, 3ème personne du singulier. La
traduction littérale du Tétragramme יהוה YHVH, c'est "LE TOUJOURS PRESENT". Et en plus,
c'est bon pour le moral par les temps qui courent.
"Je suis LE TOUJOURS PRESENT, c'est mon nom…
J'annonce des événements nouveaux…" (Isaïe 42 : 8) "Couvre
leur visage (de nos ennemis) de honte, pour qu’ils recherchent ton nom,
ô YHVH le Toujours Présent." (Psaume 83 : 18)
C'est notre délivrance finale
que LE TOUJOURS PRESENT
annonce (Isaïe 52 : 5-6) quand Il parle de son Nom Propre :
"Constamment chaque jour mon nom est outragé ! Eh bien donc, que
mon peuple connaisse mon nom, (qu’il sache) en ce jour que moi qui parle, JE
SUIS LA !".
Nous avons toute assurance pour
être IsraEL "combattant de EL" en connaissant non seulement cette
proclamation, mais aussi sa signification. Il dit à IsraEL "Ton
mari qui t'a faite a pour nom YHVH le Toujours Présent des
Armées" (Isaïe 54 : 5).
D'autant plus que la valeur
numérique des lettres du Nom Yod-Hé-Vav-Hé révèle son message :
י Yod 10 + ה Hé 5 + ו Vav 6 + ה
Hé 5 = 26, est
la somme des valeurs numériques de :
·
אחד (é'had) "Un"
א Alef 1 + ח 'Hèth 8 + ד Dalèth 4 = 13
א Alef 1 + ח 'Hèth 8 + ד Dalèth 4 = 13
·
et de אהבה (ahava)
"Amour"
א Alef 1 + ה Hé 5 + ב Bèth 2 + ה Hé 5 = 13
א Alef 1 + ה Hé 5 + ב Bèth 2 + ה Hé 5 = 13
On arrive aussi à 26 en additionnant
l'un de ces deux mots avec אָבִי
(avi) "mon Père"
א Alef 1 + ב Bèth 2 + י Yod 10 = 13
א Alef 1 + ב Bèth 2 + י Yod 10 = 13
Au buisson ardent, le
Toujours Présent qui est UN et AMOUR, MON PERE, entre dans
l’histoire de "Son fils premier-né" comme il nous présente à
Pharaon.
Mais Pharaon ne veut pas laisser
sortir IsraEL car il refuse le Nom YHVH. "Qui
est YHVH dont je devrais écouter la parole en laissant partir
IsraEL ? Je ne connais pas YHVH, et je ne laisserai certainement pas
sortir IsraEL." (Ex 5 : 2).
Ce n'est pas seulement un refus
politique, il est aussi religieux. Pharaon est plein de RELIGION,
il connaît le nom ELOHIM, tout comme ses prêtres qui lui conseillent de libérer
IsraEL après la 3ème plaie, en disant "C'est le doigt d'ELOHIM".
Ils ne disent pas "c'est le doigt de YHVH".
Pour IsraEL aussi, la tentation est grande de prendre la Tora pour une religion. L'exil en est la cause, mais déjà l'idée de religion était là, juste après le départ d'Egypte. Durant la traversée du désert, YHVH le Toujours Présent nous a donné de nombreux commandements, dont une grande partie ne seront applicables qu'à l'entrée au Pays.
A l'approche de cette frontière, douze espions partent l'explorer. Au retour, tous disent : "C'est un pays où coulent le lait et le miel !" Josué et Caleb proclament "Montons, montons-y, héritons-en, nous en serons vainqueurs !"
Mais dix d'entre eux prétendent
que ce pays "dévore ses habitants", et "que
ses habitants sont plus forts מִמֶּנּוּ (miménou) que nous."
Le peuple prend peur, et pleure
toute la nuit. Cette nuit des pleurs est celle du 9 Av, date de la
destruction future des deux Temples de Yérouchalaïm. "Vous avez
pleuré pour rien, mais les temps viendront où vous pleurerez pour
quelque chose." Les conséquences de cette faute des dix explorateurs
sont bien plus lourdes que pour celle du veau d'or. Ce sera l’errance et la
disparition dans le désert durant 40 années de tout homme âgé de plus de
20 ans, alors qu'"il y a 11 jours de marche… jusqu'à
Qadéch-Barnéa." (Deutéronome 1 : 2)
Cette faute sera encore commise par la majorité
des Juifs de Babylone qui ne rentrent pas d'exil avec Esdras, malgré
la fin des 70 ans et la "déclaration Cyrus".
La faiblesse de la restauration juive face à la Grèce et à Rome contribuera
à la destruction du 2ème Temple.
Cette faute est commise enfin aujourd'hui, par des millions de Juifs qui, bientôt 100 ans après la "déclaration Balfour" et 69 ans après la restauration de l'état d'IsraEL, continuent de préférer l'Amérique ou l'Europe[5].
Cette faute est commise enfin aujourd'hui, par des millions de Juifs qui, bientôt 100 ans après la "déclaration Balfour" et 69 ans après la restauration de l'état d'IsraEL, continuent de préférer l'Amérique ou l'Europe[5].
"Les Cananéens sont
plus forts מִמֶּנּוּ
(miménou) que nous ?" Rachi fait remarquer
que le dernier mot de cette phrase des incrédules מִמֶּנּוּ (mimenou)
veut dire plus forts "que nous", mais aussi plus forts "que
LUI". Les explorateurs ont perdu confiance "en LUI"
et compromis l'entrée du peuple en Terre d’IsraEL.
Ils
ont transmis la peur de perdre la guerre de conquête, mais aussi UNE
CERTAINE APPREHENSION A LA
GAGNER : finie la manne, il va falloir
"redescendre sur terre", la cultiver, la défendre, une multitude de
nécessités prosaïques et ennuyeuses.
Comme il est difficile de vivre dans le monde réel ! En vérité, les explorateurs trouvaient plus tranquille une "Tora du désert", religion d'exil, appelons ça... "le judaïsme". (Nous, nous sommes IsraEL, des Hébreux, le nom "Juif" étant lié à un exil auquel nous avons mis fin.)
Le projet de YHVH le Toujours Présent n'est pas de nous donner "la vraie religion", mais ce merveilleux Pays en vue de commencer à Y CONSTRUIRE LE ROYAUME DIVIN. Ensuite, ce modèle s'étendra à toute la Terre.
Comme il est difficile de vivre dans le monde réel ! En vérité, les explorateurs trouvaient plus tranquille une "Tora du désert", religion d'exil, appelons ça... "le judaïsme". (Nous, nous sommes IsraEL, des Hébreux, le nom "Juif" étant lié à un exil auquel nous avons mis fin.)
Le projet de YHVH le Toujours Présent n'est pas de nous donner "la vraie religion", mais ce merveilleux Pays en vue de commencer à Y CONSTRUIRE LE ROYAUME DIVIN. Ensuite, ce modèle s'étendra à toute la Terre.
En nous révélant
que YHVH le Toujours Présent, c'est ELOHIM, la Tora se démarque des livres religieux.
La révélation du Nom YHVH le Toujours Présent, par rapport au Nom
ELOHIM interprété dans sa seule activité de Créateur "d'autrefois", a
une portée révolutionnaire. Le projet de YHVH le Toujours
Présent est de régner sur la terre, car au ciel, il règne déjà. Il
attend de nous que nous mettions ses commandements en pratique afin d'établir une
société fraternelle et juste.
Ce n'est pas en vue de satisfaire
quelque orgueil tyrannique que YHVH le Toujours Présent veut que
nous travaillions à son règne sur la terre.
C'est pour qu'y cesse la loi de la jungle, et la mort au bout. Le Tout-Puissant ne détruira pas la terre. Quand il annonce "une nouvelle terre et de nouveaux cieux", observez qu'il est encore écrit "terre". D'ailleurs, sa promesse est : "Je guérirai leur terre" (2 Chr 7 : 14) "Les justes posséderont la terre, et sur elle ils résideront pour toujours." (Ps 37 :29).
C'est pour qu'y cesse la loi de la jungle, et la mort au bout. Le Tout-Puissant ne détruira pas la terre. Quand il annonce "une nouvelle terre et de nouveaux cieux", observez qu'il est encore écrit "terre". D'ailleurs, sa promesse est : "Je guérirai leur terre" (2 Chr 7 : 14) "Les justes posséderont la terre, et sur elle ils résideront pour toujours." (Ps 37 :29).
La Bible hébraïque ne parle pas d'une vie des âmes séparées de
leurs corps dans un monde de l'au-delà. Cette croyance, même si elle
est générale dans le judaïsme et le christianisme n'est pas biblique.
C'est une forme de spiritisme.
La Bible hébraïque annonce la résurrection : "Beaucoup de ceux qui dorment dans la poussière du sol se réveilleront, les uns pour une vie éternelle, les autres pour être un objet de honte et d'horreur éternelle." (Daniel 12 : 2)
La Bible hébraïque annonce la résurrection : "Beaucoup de ceux qui dorment dans la poussière du sol se réveilleront, les uns pour une vie éternelle, les autres pour être un objet de honte et d'horreur éternelle." (Daniel 12 : 2)
LE PLAN DU TOUJOURS PRESENT, CELUI DES PROPHETES, EST EN
TRAIN DE S'ACCOMPLIR :
·
"Et vous, montagnes d'IsraEL, vous donnerez votre frondaison et vous
porterez votre fruit pour mon peuple IsraEL, car ils sont près de revenir." (Ez 36 : 8)
·
"Des jours viendront, dit
, où on ne dira plus : 'Vive YHVH le Toujours Présent qui a fait monter les enfants
d'IsraEL du pays d'Egypte !' mais 'Vive YHVH le Toujours
Présent qui a fait monter
les enfants d'IsraEL du pays du Nord (l'URSS) et de tous les pays où il les avait
exilés !' Car je les aurai ramenés sur leur terre, que j'ai donnée à leurs
ancêtres."
·
"Ils habiteront le pays que j’ai donné à mon serviteur Jacob, et qu’ont
habité vos pères. Ils y habiteront, eux, leurs enfants, et les enfants de leurs
enfants, à perpétuité." (Ézéchiel 37 : 25)
·
"Dans les temps à venir, Jacob étendra ses racines, IsraEL donnera
des bourgeons et des fleurs, et ils couvriront de fruits la surface du globe."
(Isaïe 27 : 6)
Quand YHVH le Toujours
Présent nous ordonne de compter nos renouvellements de lune depuis celui
du printemps de notre liberté, c'est pour nous rappeler d'où nous
sommes sortis : renouvelons nos pensées, ne reproduisons
jamais une maison d'esclavage.
Et c'est à l'automne que
vient le "Jour du Souvenir" ou "Jour des Trompettes", qui
est le nom biblique du premier jour[6]
du 7ème mois. Il marque le passage vers le nouveau cycle annuel agricole.
"Quand
vous ferez la moisson dans votre pays, tu laisseras la tienne inachevée au bout
de ton champ, et tu ne ramasseras pas les glanes de ta moisson. Abandonne-les
au pauvre et à l'étranger, je suis YHVH le Toujours Présent votre Elohim." (Lévitique 23 : 22)
Ce verset précède la description des fêtes, preuve que YHVH le Toujours Présent se soucie plus des pauvres que de son culte. Idem pour Lévitique 23 : 3 qui précède une autre liste de ces fêtes : Il rappelle Chabbat, le repos du 7ème jour destiné aussi aux esclaves. Ainsi la Tora vide l'esclavage de sa substance et combat la misère sociale.
Ce verset précède la description des fêtes, preuve que YHVH le Toujours Présent se soucie plus des pauvres que de son culte. Idem pour Lévitique 23 : 3 qui précède une autre liste de ces fêtes : Il rappelle Chabbat, le repos du 7ème jour destiné aussi aux esclaves. Ainsi la Tora vide l'esclavage de sa substance et combat la misère sociale.
Et
elle le fait d'une manière plus révolutionnaire encore avec l'année de
relâche, la 7ème année, à l'automne :
· Libération
des esclaves "en te souvenant que tu étais esclave en Egypte et
que YHVH le Toujours Présent t'a libéré" (Deutéronome
15 : 12-15).
· "La
terre, tu la laisseras en jachère, inculte, et les pauvres de ton peuple en
profiteront. Ce qu’ils laisseront de reste, les bêtes des champs le
mangeront. Tu feras de même pour ta vigne et ton olivier." (Exode
23 : 11)
· "Tout
créancier renoncera au remboursement du prêt octroyé à son prochain… car
on aura proclamé l’année de relâche de YHVH le Toujours Présent."
(Deutéronome 15 : 2)
·
De plus, à la fin de Souccoth, lecture nationale de la Tora : "L'homme
ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole issue de YHVH le
Toujours Présent."
La terre se repose et retrouve sa
fertilité première, les tensions sociales s'apaisent, les humains retrouvent
leurs sources spirituelles et expérimentent la confiance en la promesse
explicite de YHVH le Toujours Présent de récolter, la
6ème année, de quoi se nourrir durant trois ans. (Lév 25 : 20-22)
MAIS LE SOMMET DE LA REVOLUTION DE YHVH
le Toujours Présent, C'EST LE JUBILE au bout
de 7 fois 7 ans, la 50ème année. Chacun
retourne à son patrimoine initial égalitaire.
Le jubilé permet la liberté d'entreprise, mais évite la misère, l'accaparement des ressources par les plus riches et leur pourrissement par le matérialisme. Et ceci, 3000 ans avant les discussions sur le capitalisme et le socialisme...
Le jubilé permet la liberté d'entreprise, mais évite la misère, l'accaparement des ressources par les plus riches et leur pourrissement par le matérialisme. Et ceci, 3000 ans avant les discussions sur le capitalisme et le socialisme...
Au soir de Kippour de la 50ème année, le chofar (corne de bélier) l'annonce : "Vous mettrez à part la 50ème année, vous crierez דְּרוֹר (dror) Liberté ! Dans le pays pour tous ses habitants." (Lévitique 25 : 9-10) Et tous les esclaves sont libérés.
Le
lien entre liberté et sainteté apparaît dans la
valeur numérique du mot דְּרוֹר (dror) =
"liberté" (4 + 200 + 6 + 200 = 410), égale à קָדוֹשׁ (qadoch) =
"saint, mis à part" (100 + 4 + 6 + 300 = 410).
Les sonneries de chofar du jubilé
de 50ème année annoncent le grand jubilé de la Délivrance : "En ce jour-là, on sonnera du grand chofar. Ceux qui étaient perdus dans le pays d'Achour
et les relégués dans le pays d'Egypte viendront se prosterner devant YHVH le
Toujours Présent, en la montagne sainte à Yérouchalaïm." (Isaïe
27 : 13)
IsraEL est sortie d'Egypte
au PRINTEMPS DE LA LIBERTE
pour y appliquer la
Tora. Mais elle ne sort pas de la nature
matérielle[7],
dont les années débutent depuis toujours en AUTOMNE.
IsraEL n'est pas une église qui
attend son enlèvement au ciel, c'est la NATION-GERME
DU ROYAUME TERRESTRE
de YHVH le Toujours Présent, sur toute la terre.
Ne pas confondre INSPIRATION (le printemps de la
liberté des Hébreux) et APPLICATION (de la Tora sur la terre en automne) :
Vouloir fixer le début de l'année au 1er mois de printemps, au nom d'une "logique" d'un monde plein de religions liées à de profondes injustices, c'est l'attitude qui nous ramènerait à une vénération religieuse passéiste de notre libération de l'esclavage et à l'ignorance des dispositions sociales de la Tora de YHVH LE TOUJOURS PRESENT, en vue de nous délivrer.
Vouloir fixer le début de l'année au 1er mois de printemps, au nom d'une "logique" d'un monde plein de religions liées à de profondes injustices, c'est l'attitude qui nous ramènerait à une vénération religieuse passéiste de notre libération de l'esclavage et à l'ignorance des dispositions sociales de la Tora de YHVH LE TOUJOURS PRESENT, en vue de nous délivrer.
Notes :
[1] חֹדֶשׁ ('hodèch) au sens de début du mois lunaire, voir Nombres
28 : 14, 1 Samuel 20 : 18, 2 Rois 4 : 23,
Isaïe 1 : 13 et 66 : 23, Amos 8 : 5.
[2]
Voyez dans "Apprends-nous à compter nos jours" le
message spirituel du calendrier hébreu, le rapport entre l'automne du
commencement de l'année et le soir qui marque le début du jour, comme il est
écrit "Il y eut un soir, il y eut un matin".
[3]
L’abstinent ("nazir", naziréen, voir Nombres 6 : 13-21) doit, à
la fin du vœu tenu et respecté, obtenir le pardon pour s’être
privé de bénir "le Créateur du fruit de la vigne". ("Ne
détruis pas cette grappe, car il y a en elle une bénédiction…", Isaïe
65 : 8). La Tora
enseigne la maîtrise de soi, non l'abstinence. Ce qui est capital, aux yeux de
notre Père céleste, c'est l’amour du prochain, à côté de quoi tout acte religieux
et rituel est secondaire. Le jeûne ne vaut que si on partage avec celui
qui a faim. "N’est-ce pas ici le jeûne que je choisirai :
ouvrir les chaînes du crime, délier les liens de l’oppression, renvoyer libres
les opprimés et que vous brisiez toute oppression ?" (Isaïe
58 : 6) L'abstinence sexuelle (culte de la virginité) s'oppose au
premier commandement biblique de croître et multiplier (Genèse 1 : 28),
commandement donné avant la première faute humaine, qui n'est donc pas
sexuelle. N'évoquons même pas la perversion d'une telle morale, et les
réactions brutales dans l'autre sens.
[4]
EL (le Tout-Puissant) cha-daï (= qui dit "daï !" =
"assez"), qui fixe les limites. Quand l'ELOHIM d'IsraEL, à la forme
plurielle du Nom, est sujet d'un verbe, le verbe est au singulier. Tout ce qui
est vraiment vivant est à la fois unique et sous des formes
multiples. Rien ni personne n'est plus vivant que le Vivant par
excellence que la Bible
hébraïque nomme ELOHIM. De même, le mot "visage" n'existe en hébreu
qu'au pluriel (panim'). En français, on parle du "visage d'un homme",
mais c'est faux. Qu'y a-t-il de commun entre votre visage d'enfant et votre
visage d'adulte, entre votre visage en colère, ou pleurant, ou plein de joie,
ou désespéré ?
[5]
De graves événements provoqueront leur réintégration, du moins pour ceux qui
n'auront pas disparu dans l'assimilation et qui survivront, "sans plus
laisser personne d'entre eux là-bas." (Ezéchiel 39 : 28)
[6]
Le terme "Roch haChana" (Tête de l'année) ne figure dans la Bible que dans la vision du
Temple d'Ezéchiel (40 : 1), non comme un jour, mais comme époque du début
de l'année. Ici il s'agit, non du 1er jour, mais du 10ème jour du
7ème mois, Kippour, dans le contexte du futur Temple : "Décris
le Temple à la maison d'IsraEL, pour qu'ils rougissent de leurs iniquités,
qu'ils en vérifient le plan !" (43 : 10). Non seulement le
plan d'architecte, mais son plan spirituel aussi. Un nouveau Temple
remplacera l'ancien, détruit par nos fautes. Car à quoi bon un culte au
Temple, si on remet en servitude les esclaves libérés aux années de relâche et
de jubilé ? (2 Chroniques 36 : 21) On a rejeté
l'identité de nation libérée de l'esclavage par YHVH le Toujours
Présent, donc pendant 70 ans, à Babylone, on ne sera plus une nation. On a
violé chabbat, année chabbatique et jubilé. Donc le Pays lui-même, saint
/ mis à part par YHVH pour son peuple, récupérera ses chabbats. Lire
Jérémie 34.
[7]
Le 1er mois lunaire (à partir duquel sont énumérées les fêtes) est
lui-même soumis au cycle naturel des saisons solaires. On le fait précéder d'un
13ème mois intercalaire tous les 2 ou 3 ans pour qu'il reste toujours au
printemps (Exode 23 : 4).