« La PEUR tend un PIEGE à l’homme, mais qui se
confie dans le Seigneur est en sécurité. » Prov 29.25
C’est par ce passage du livre des
Proverbes que la Parole
de Dieu nous interpelle aujourd’hui.
Dans le texte hébreu, il y a
une ambigüité qui permet de traduire le texte de deux manières : soit il
s’agit de la peur dans l’homme, comme
traduit par la TOB ;
soit de la peur, de la crainte devant les
humains, ou bien même, de la crainte éprouvée par Adam (Gen 3.10)
La peur - ou la crainte - est un des plus puissants mobiles qui
commandent nos actes. Celui-ci est associé à notre instinct de survie.
C’est un sentiment partagé par les hommes comme par les animaux. Suivant la
situation, ce sentiment peut prendre des formes et des expressions
différentes :
*La crainte de Dieu
*La crainte des forces malveillantes, du diable, des démons, des
esprits ou des sorciers
*La peur d’être seul, la crainte de la solitude
*La crainte de la mort
*La crainte de l’échec
*La crainte de perdre le pouvoir
*La crainte de la déchéance
*La crainte de ne plus être aimé
Et j’en passe !
Quelquefois nous exportons la terreur, la crainte que nous vivons, vers les autres.
C’est la stratégie des puissants de ce
monde; nul doute que derrière les systèmes totalitaires, les dictatures, il
y a cette crainte, cette inquiétude des potentats de perdre leur pouvoir.
On sait ce que la crainte de
Staline a produit en URSS. On sait ce que cela produit aujourd’hui dans la Corée des Kim, dans
l’Erythrée d’Issayas Afeworki, dans le Rwanda de Paul Kagamé : des
milliers, si ce n’est des millions de morts.
Le dictateur tue, massacre, parce
qu’il a peur d’être renversé. Le système élimine par instinct de conservation.
Les animaux tuent quelquefois par
crainte, par désir de créer un espace vital et sécurisé pour la survie de
l’espèce. Cela nous rappelle, dans une certaine mesure, le
« Lebensraum », l’espace vital instauré par le nazisme. Nous
retrouvons là l’instinct de conservation de l’animal humain, qui suit ses pulsions.
Cette manière de gérer la peur ne
se limite pas aux bêtes politiques et aux bêtes des champs. On retrouve cette stratégie d’exportation
de la peur dans la famille, dans le couple. Cela va du « maman ne va plus
t’aimer », à des manipulations affectives dans le couple. C’est une stratégie d’exportation qui paye, mais qui a aussi un coût.
Nous sommes piégés l’un et l’autre par la peur. Le lien construit sur la peur est toujours raide, tendu, prêt à
se rompre.
La réaction face à la crainte, à
cette peur importée ou exportée, c’est la soumission, et quelquefois le rire.
C’est aussi de la soumission.
Aujourd’hui l’Occident se
retrouve confronté à une crise migratoire qui va de pair avec des défis d’ordre
démographique. Je n’entrerai pas ici dans les détails.
Les responsables occidentaux,
sous la pression de certaines forces, ont - pour de mauvaises raisons – ouvert,
ou entrouvert, leurs frontières à ces populations migrantes. Si cela rassure le
monde de l’industrie, cela génère aussi des craintes évidentes quant au futur
de la civilisation judéo-chrétienne, qui pourrait se trouver submergée par un
élément qui semble incontrôlable.
Ces craintes ne sont pas
injustifiées : ces immigrés viennent de
civilisations très malades, où a prévalu une dynamique de mort et de destruction.
Ces gens seraient aussi susceptibles d’apporter leur « envie de
massacrer » et toutes les déviations qui ont « infernalisé », si
pouvez me permettre ce néologisme, le Moyen-Orient. Aujourd’hui
, des chrétiens sont menacés dans les camps de réfugiés en Allemagne. La
persécution que ces chrétiens ont fuie les atteint malgré tout, même en
Allemagne !
Ce sont des choses que la presse
bien-pensante refusera d’évoquer, mais ce sont pourtant des réalités vécues sur
le terrain. Nous avons toutes les raisons d’être gagnés par la peur, et par la
tentation de céder à une autre forme de radicalisme. Sauf que se laisser guider
par la crainte, par nos peurs, c’est
donner au diable, à l’adversaire, prise sur nos vies.
Dans le Notre Père, nous disons
dans l’intimité de notre chambre, de notre solitude : « Ne permets pas que nous succombions, que nous nous
laissions enfermer par l’épreuve, mais délivre-nous du filet dans lequel le
malin, la puissance du mal et de la destruction, cherche à nous
enfermer ».
D’où cette Parole de délivrance,
ce « Ne crains pas » qui retentit
à travers toute l’Ecriture. « Ne crains pas… » dit le Seigneur à son
serviteur Israël, c’est-à-dire à l’Israël de Dieu, à ceux des croyants, des
enfants de Dieu, qui adoptent la posture de serviteur, de disciple, pour être à
l’affût des paroles du Seigneur.
« Ne crains pas »,
parce que l’avenir, l’empire, n’appartient ni à l’islamisme ni au communisme
post-moderne, mais au petit troupeau :
« Ne
crains pas, petit troupeau, car il a plu à votre Père céleste de vous soumettre
un empire éternel » oserais-je paraphraser Luc 12 :23.
Cet ordre négatif du
Seigneur : « Ne craignez pas », ne saurait devenir une réalité
si nous ne chassons pas la crainte par l’amour, c’est-à-dire
« Aimez ! Tu aimeras !»
« De
crainte, il n’y en a pas dans l’amour ; mais le parfait amour jette dehors la
crainte, car la crainte implique un châtiment ; et celui qui craint n’est pas
accompli dans l’amour. » 1 Jean 4.18
D’abord, tu aimeras Dieu. Tu te
laisseras gagner par son amour si tu te mets entièrement à l’écoute de sa
Parole. Aimer, le pouvoir d’aimer, est
un don accordé exclusivement à ceux qui écoutent Dieu s’exprimer à travers sa
Parole.
Puis tu aimeras « ton
prochain » ! Aimer son frère, ce n’est pas vraiment aimer son
prochain, c’est aimer « celui de sa maison ». Même le méchant aime
les gens qui lui sont liés, qui appartiennent à sa maison : « vous
qui êtes méchants, vous donnez de bonnes choses à vos enfants » (Mat 7.11).
Aimer son prochain, ce n’est pas, dans le sens absolu « aimer les
autres chrétiens » ; cela devrait couler de source, puisque les
chrétiens font partie de la maison de Dieu. « Celui
qui aime Dieu, aimera aussi son frère », nous dit Jean.
Il s’agit du deuxième grand
commandement, qui est celui d’aimer
l’autre, aussi dangereux et menaçant soit-il. Aimer l’autre, c’est
notamment aimer le musulman ou l’hindou menaçant, ou aussi l’athée.
Aujourd’hui, des gens sont
tellement habités par la terreur qu’ils seront tentés de l’exporter dans le
« monde libre » . Ces personnes viennent de civilisations très
malades et défaillantes.
Nous avons le pouvoir de
les interpeller, de les appeler à l’amour de Christ, armés de l’assurance de la
victoire: « Prenez
courage », dit le Seigneur « car
moi j’ai vaincu le monde ! ».
Andronicus Sadegh Khandjani,
message donné le 1/11/2015