" Eliézer ne sera pas ton héritier …"
« Après ces évènements, la Parole de L’Eternel fut
adressée à Abram dans une vision et il dit : Abram, ne crains point ; Je
suis ton bouclier et ta récompense sera très grande. Abram répondit :
Seigneur Eternel, que me donneras-tu ? Je m’en vais sans enfants et l’héritier de ma maison,
c’est Eliézer de Damas. Et Abram
dit : Voici, tu ne m’as pas donné de postérité et celui qui est né dans ma
maison sera mon héritier. Alors la
Parole de l’Eternel lui fut adressée ainsi : ce n’est pas lui qui sera ton héritier mais c’est celui
qui sortira de tes entrailles qui sera ton héritier. Et après l’avoir
conduit dehors, il dit : regarde vers le ciel et compte les étoiles si tu
peux les compter. Et Il lui dit : telle sera ta postérité. Abram eut
confiance en L’Eternel qui le lui imputa à justice. » Gen 15/1 à 6
L’histoire et la vie d’Abraham couvrent
à elles seules plus de 15 chapitres. Elles sont une source de grande richesse
spirituelle qui jusqu’aujourd’hui encore, éclairent certaines circonstances de
notre marche avec le Seigneur et donnent une assise inébranlable à notre foi.
En effet, notre patriarche était à bien des égards béni et heureux : il
était choisi au milieu d’une famille attachée au paganisme et il était
prédestiné de la bouche même de Dieu à une grande bénédiction ; il avait
de grands biens et la Bible
même dit ceci en Genèse 13 :2 "Abram était très riche en troupeaux,
en argent et en or.." ; il avait des serviteurs, il avait une femme qu’il
aimait beaucoup, il avait la renommée…
Cependant, le chapitre 15 du livre de Genèse vient, au-delà du visuel, nous ouvrir le cœur de l’élu de Dieu pour nous faire connaître les profondeurs de son être ; il nous révèle alors qu’en dépit de tout ce qu’il possédait et qui lui donnait très certainement un bien-être, Abraham vivait un réel tourment intérieur. Il était en proie à de perpétuelles interrogations, à des moments d’angoisse et de solitude intérieures. Il semblait se présenter un réel contraste entre le "Abraham du dehors" et le "Abraham du dedans".
Cependant, le chapitre 15 du livre de Genèse vient, au-delà du visuel, nous ouvrir le cœur de l’élu de Dieu pour nous faire connaître les profondeurs de son être ; il nous révèle alors qu’en dépit de tout ce qu’il possédait et qui lui donnait très certainement un bien-être, Abraham vivait un réel tourment intérieur. Il était en proie à de perpétuelles interrogations, à des moments d’angoisse et de solitude intérieures. Il semblait se présenter un réel contraste entre le "Abraham du dehors" et le "Abraham du dedans".
Qu’est-ce qui pouvait bien faire
fléchir émotionnellement Abraham et le chagriner ainsi ?
La question est essentielle
d’autant plus qu’en Genèse 12 :1, lorsque L’Eternel se révéla à lui, il
l’appela avec une promesse de bénédiction. Or la Bible dit en Proverbes
10 :2 que c’est
la bénédiction de L’Eternel qui enrichit et Il
ne la fait suivre d’aucun chagrin.
Jésus par ailleurs dit ceci en
Jean 15 :11 "
Je vous ai dit ces choses afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite"
En vérité Abraham était heureux
mais Abraham n’était pas comblé ; il n’avait pas la joie parfaite de
Christ. Cette joie qui découle de la pleine satisfaction de tous les aspects de
notre être et qui donne la tranquillité d’esprit. La raison, il nous la donne
lui-même quand il ouvre son cœur à L’Eternel : "voici je m’en vais sans enfants". Une chose semblait donc essentielle et primordiale
à Abraham ; une réalité qui paraissait être le noyau central autour duquel
graviteraient toutes les autres bénédictions et sans laquelle elles seraient
sans valeur réelle.
Cette situation nous rappelle ce qu’a connu Adam en
Eden : il était au milieu d’un jardin glorieux avec tout à sa
disposition : les animaux de toutes sortes, les fruits de toutes sortes ;
il était même visité par moment par Dieu Lui même…mais Adam n’était pourtant
pas comblé ; il n’avait pas de joie parfaite car il n’avait pas de "vis-à-vis",
ce"quelque chose" qui viendrait de ses entrailles et qui matérialiserait
sa joie parfaite en donnant sens et valeur à toutes les autres bénédictions au
milieu desquelles il évoluait.
On retrouve cette même aspiration et cette même
angoisse chez Anne : bien que montant avec son mari chaque année à Silo
pour adorer et offrir des sacrifices, Anne pleurait et ne mangeait point (1
Sam1 :7). La Bible
même dit qu’elle
avait l’amertume dans l’âme (1 Sam 1 :10) : sa joie était
à demi teinte à cause des moqueries de sa rivale qui découlaient elles-mêmes de
sa stérilité. Anne aimait Dieu, elle était aimée de son mari Elkana mais Anne
n’était pas comblée parce qu’elle ne connaissait pas la joie parfaite de l’enfantement.
Il ya parfois dans nos vies et
dans le processus de notre marche avec le Seigneur cette réalité. Au-delà de
notre joie sincère dans le Seigneur et de notre amour pour Lui, il arrive que
dans le tréfonds de notre être, quelque chose semble manquer à l’appel. Notre
cœur aspire et soupire de façon profonde à une espérance légitime et promise de
Dieu. Nous sommes reconnaissants au Seigneur de nous avoir sauvés, d’être
présent dans notre vie et de ne nous faire bénéficier au jour le jour de Sa
grâce. Nous sommes en vérité heureux en Lui mais une chose nous manque qui
rendrait notre joie parfaite.
Et le temps malheureusement ne se présente pas dans cette situation comme notre allié. Car Abraham était d’autant plus préoccupé qu’il commençait à être avancé en âge. Autrement dit, l’effet du temps commençait à réduire toutes possibilités pour lui de concevoir, d’avoir une postérité et de voir ainsi sa joie devenir parfaite. C’est dans cet intermède qui dure, que se révèle et se manifeste "Eliézer".
Et le temps malheureusement ne se présente pas dans cette situation comme notre allié. Car Abraham était d’autant plus préoccupé qu’il commençait à être avancé en âge. Autrement dit, l’effet du temps commençait à réduire toutes possibilités pour lui de concevoir, d’avoir une postérité et de voir ainsi sa joie devenir parfaite. C’est dans cet intermède qui dure, que se révèle et se manifeste "Eliézer".
Intendant d’Abraham, Eliézer
était né dans sa maison et il y a grandit jusqu’au stade adulte. Eliézer
connaissait donc intimement Abraham. Car au fil des années, le lien affectif
avec lui a fait de lui son homme de main. Abraham avait une totale confiance en
lui et c’est sans se soucier qu’il lui confiait l’intendance de toute sa maison.
C’est donc dans la situation d’impasse et de joie à demi teinte que naît dans
notre vie "Eliezer". Il
naît à un moment avancé de notre relation avec Dieu et grandit avec le temps. Il
connaît notre vie et nos profondes
aspirations ; il évolue à nos côtés et il sait tout de nous. Il se
fortifie et se ramifie en nous dans la durée. L’effet du temps nous emmène
progressivement à mettre notre confiance en lui.
Eliézer est une "idée", une solution de notre
intelligence, une substitution "calculée" au manque de notre joie
parfaite dans le Seigneur. "Eliezer"
est une "alternative de secours embusquée" ou une "solution de réserve au cas où".
Il n’est pas une audace de foi, il est une action et un projet désespéré.
C’est "Eliezer"
qui a inspiré Sara et qui l’a fait
orienter son mari vers Agar pour concevoir un enfant qui tardait à venir. "Eliezer" ne vient pas de nos
entrailles c’est-à-dire qu’il n’est pas une réponse de Dieu donnée à notre
esprit mais il est un effort, un projet humain pour atteindre notre joie
parfaite. .Il est la tour de Babel que nous tentons de construire pour assouvir
notre bien-être.
Ismaël, fruit de l’influence de "Eliezer" chez Sara, est
né par procuration. Et parce que
cette naissance a été une contrefaçon, une déviation de l’ordre des choses
divines, Ismaël, conséquence de "Eliezer"
n’a pas donné de joie parfaite à Sara et n’a pas séjourné longtemps chez elle. "Eliezer" est un fils adoptif mais "Eliezer" n’est pas et ne peut
être un héritier légitime.
Eliezer
est un homme de confiance, prêt à nous servir mais Eliezer n’a pas en lui notre sang et notre patrimoine génétique. Eliezer peut nous rendre service mais Eliezer ne peut nous donner de joie
profonde et durable. Eliezer peut
être classé dans le patrimoine terrestre et temporel mais il ne peut être cité
dans la postérité. "Eliezer"
est une solution "prête-à-porter" mais Eliezer dénature et assombrit
les desseins de Dieu. La référence à Eliezer
s’est produite à une période d’épreuve du temps où Dieu n’avait pas encore
parlé. Or marcher par la foi dans une situation telle que celle que vivait
Abraham, c’est marcher selon une parole reçue de Dieu. C’est pourquoi Eliezer a un rayon d’action limité. A contrario, Isaac a été conçu dans les
entrailles d’Abraham par la parole que L’Eternel y avait planté. C’est pourquoi
aussi il a une portée multiséculaire.
Ismaël, fruit de l’œuvre de Eliezer est appelé à engendrer des princes
et une (seule) nation (Gen 17 :20) mais Isaac fruit de la Parole de L’Eternel dans
les entrailles de Abraham est destiné à engendrer des nations et des rois (Gen 17 :6) Eliezer
était destiné à être établi sur une maison mais Isaac était destiné à être
établi sur des générations. On a pas entendu parler d' Eliezer à la naissance d'Isaac (Gen21) mais aujourd’hui encore on parle du Dieu d’Abraham,
d’Isaac et de Jacob…… Il n’y eût aucune cérémonie particulière de joie à la
naissance d’Ismaël, fruit de l’influence
d’Eliezer (Gen 16 :15)
mais à la naissance d’Isaac, né de la
Parole de Dieu dans les entrailles de Abraham, la Bible dit ceci: Abraham fit un
grand festin (Gen 21). Eliezer
est venu de la "tête" d’Abraham mais Isaac est venu de ses
entrailles (parole de L’Eternel logée dans son esprit). Ils sont donc différents
dans leur nature et dans leur impact. Par conséquent ils ne peuvent cohabiter: car la chair a des
désirs contraires à ceux de L’Esprit et L’Esprit en a de contraire à ceux de la
chair ; ils sont opposés entre eux… (Gal 5 :17).
C’est pour toutes ces raisons que
L’Eternel répondit à Abraham : "ce n’est pas lui
(Eliezer) qui sera ton héritier mais c’est celui qui sortira de tes entrailles
qui sera ton héritier" (texte de départ)
Alléluia ! La réponse même
de L’Eternel à Abraham est une preuve qu’Il est un Dieu attentionné qui accorde
de l’intérêt à notre bien-être total. C’est ainsi qu’il a été attentif à la
condition de solitude d’Adam et l’a comblé en Eve ; il a été attentif à la
situation de femme mariée de Anne ; elle était heureuse de l’amour de son
mari mais avait l’amertume dans l’âme ;
Il l’a comblé en Samuel ; il a vu que Elisabeth et son mari le
sacrificateur Zacharie le servaient avec zèle et fidélité mais qu’ils soupiraient
dans leur âge avancé après un enfant ; il les a comblés en Jean…
Cependant, après cette parole de réconfort et
cette promesse qu’Abraham reçut de Dieu, La Bible dit ceci en Genèse 15: 5
"Après l’avoir conduit dehors, il dit : regarde vers le ciel et compte les étoiles
si tu peux les compter. Et il lui dit : telle sera ta postérité…"
Il est remarquable de noter
l’écart énorme entre ce que réservait Eliezer
comme solution à Abraham et ce
que l’œuvre de la puissance de la
Parole de Dieu par ses entrailles lui réservait : Eliezer était une solution unique alors
que la solution divine qui devait venir des entrailles d’Abraham était infinie
et innombrable. Mais pour "voir" cette vérité, Abraham avait besoin
de sortir et d’aller dehors. Il avait besoin de quitter sa tente et la présence
d’Eliezer qui lui était intime. Car à
la maison et les biens d’Abraham était attachée la personne d’Eliezer qui les
gouvernait. Enfermé dans sa maison et dans la présence d’Eliezer, la vision
d’Abraham ne pouvait surpasser le toit. C’est pourquoi il devait en sortir
aller à l’écart, seul, pour regarder vers le ciel ses biens authentiques et célestes
qui étaient appelés à devenir des biens terrestres. Abraham avait besoin
d’enfants et de postérité. Eliezer ne
lui offrait qu’une perspective unique c’est-à-dire lui seul. Mais le projet de
Dieu lui réservait une multitude innombrable de possibilités.
Au moment où 2012 s’achève,
plusieurs comme Abraham disent certainement :
2012 s’en va et l’héritier de ma maison c’est Eliézer de
Damas ! autrement dit, j’ai attendu
pendant 365 jours de voir ma joie devenir parfaite, sans voir un homme ou une
femme venir dans ma vie ; sans expérimenter un exaucement par rapport à ma
santé, à ma vie professionnelle, mon foyer… Seigneur Eternel, que me
donneras-tu ?
Le Seigneur nous invite à
"sortir" de la "maison" du doute et des raisonnements sur
lesquelles nous avons établi Eliezer.
Il nous appelle à détourner nos regards de lui et des
perspectives pauvres qu’il nous présente. Il nous appelle à couper les amarres
avec Eliezer, que nous avons laissé
faire chemin avec nous au cours de cette année et qui a tissé une certaine
intimité dans nos pensées et dans notre coeur. Dieu nous dit au terme de cette
année que Eliezer ne sera pas notre
héritier mais que sa Parole dans notre esprit est destinée à devenir chair et à
produire des fleuves intarissables de joie. Alléluia !
A tous
ceux qui vivent l’épreuve du temps la
Bible dit qu’Abraham eut confiance en L’Eternel (Gen 15 :6) Et, sans faiblir dans la foi, il ne considéra point que son
corps était usé, puisqu’il avait déjà près de 100 ans et que Sara n’était plus
en état d’avoir des enfants (Rom 4 :19)
Hervé
Coulibaly